Cinquième Dialogue :

Les données comme moteur du développement

Les données ont changé la donne dans de nombreux secteurs, des soins de santé à l’aide humanitaire. Cela dit, les données en soi n’ont aucune valeur si elles ne sont pas transformées en informations et, finalement, en connaissances, et encore moins si elles sont périmées ou incomplètes.

Dans le monde actuel où tout va très vite, une attention particulière est accordée aux données en temps réel qui, si elles sont utilisées correctement, peuvent éviter la perte de temps et de ressources, et garantir les meilleurs résultats possibles. Des études récentes montrent que d’ici 2025, près de 30 % des données seront en temps réel, ce qui représente presque un doublement par rapport à 2017.

Conscient de l’importance d’avoir accès à des données actualisées pour comprendre les défis du développement, l’Agenda 2030 pour le développement durable souligne l’importance d’informations exactes et opportunes. Plus précisément, la Cible 17.18 de l’ODD 17 (Partenariat pour les objectifs) approuve l’augmentation de l’accès à des données précises et à jour.

” la disponibilité de données de haute qualité, actualisées et fiables, ventilées par revenu, sexe, âge, race, ethnie, statut migratoire, handicap, localisation géographique et autres caractéristiques pertinentes dans les contextes nationaux”.

Les données quantitatives, ainsi que les données qualitatives, peuvent révéler les progrès accomplis dans la réalisation de certains ODD, mais surtout, les données peuvent alimenter la mise en œuvre de différents ODD. Les exemples sont nombreux.

Par exemple, le big data peut être utilisé pour protéger les espèces menacées sur terre ou pour fournir une alerte précoce contre les catastrophes naturelles telles que les tremblements de terre, les incendies de forêt, les inondations et les sécheresses. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), le Programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) et la société technologique suisse IQAir ont mis au point le plus grand système de mesure de la qualité de l’air au monde ont mis au point la plus grande base de données sur la qualité de l’air au monde visant à encourager les gouvernements à améliorer leur politique en la matière et à prendre des mesures adéquates pour lutter contre les décès résultant d’une mauvaise qualité de l’air, ce qui est conforme à l’ODD 3 (Bonne santé et bien-être). Acre Afrique quant à elle, s’appuie sur des données pluviométriques et des images de la végétation pour déterminer les dommages causés aux cultures par des conditions météorologiques extrêmes, ce qui peut contribuer à renforcer la résilience des pauvres et des personnes en situation de vulnérabilité (ODD 1 : Pas de pauvreté).

Néanmoins, le manque d’accès à des données fiables et récentes reste un défi, en particulier pour les pays en développement. Cela est souvent attribué aux capacités, ressources, sécurité et conditions environnementales limitées qui, à leur tour, limitent la collecte et l’analyse des données sur le développement. Des efforts pour relever ce défi ont été entrepris par le Partenariat mondial pour les données sur le développement durable (Data4SDG), créé en 2015 suite à la recommandation du Groupe consultatif d’experts indépendants sur une révolution des données pour le développement durable (IEAG).

L’importance des données pour le développement a été soulignée par différentes parties prenantes, telles que les organes des Nations unies et d’autres organisations internationales (par exemple, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la Banque mondiale), les ONG et le monde universitaire. Par exemple, le Stanford King Center on Global Development a lancé l‘Initiative “Données pour le développement” pour aider les chercheurs et les décideurs à élaborer des solutions qui ont un impact réel sur la pauvreté dans le monde. De même, le Programme des Nations Unies pour le Développement (UNDP) a rédigé un Guide de l’innovation des données pour le développement destiné à aider les praticiens du développement à utiliser de nouvelles sources de données.

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